La phase pilote du Bureau de Mise à Niveau tire bientôt à sa fin et va laisser en place un nouveau dispositif institutionnel qui pourra en assurer la pérennité.
Ce programme d’appui à la compétitivité des entreprises sénégalaises a été lancé en septembre 2004 par les autorités sénégalaises en partenariat avec le secteur privé, les banques et les partenaires au développement, notamment l’Agence française de Développement (AfD) et l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI).
Le financement initial de l’AfD pour un montant de 10,9 millions d’Euros (7,15 milliard de FCFA) allait couvrir les besoins de cette phase pilote en place jusqu’à fin 2008 et permettre de verser des primes dont le montant ne pouvait excéder globalement 213 millions de FCFA par entreprise. Il est vrai que cette phase pilote avait des objectifs précis pour la période concernée. La cible portait sur 60 entreprises de droit privée sénégalais, en bonne santé financière, présentant un fort potentiel de développement, ayant plus de deux ans d’activités et un chiffre d’affaires inférieur à 15 milliards de FCFA. Les secteurs d’activités ciblés sont ceux de l’industrie et des services à l’exclusion des secteurs financiers, des services collectifs et personnels, du commerce de l’import-export, de la location et des activités immobilières. L’entreprise devait aussi s’engager à faire certifier annuellement ses comptes et à respecter les procédures de la mise à Niveau.
Le Bureau de Mise à Niveau (BMN) a apporté un ensemble d’appuis techniques et financiers aux entreprises sénégalaises pour les accompagner dans un processus structuré d’amélioration de leur compétitivité. Le Bilan de l’heure est satisfaisant. Les résultats cumulés portent sur 227 entreprises éligibles et 42 dossiers déjà approuvés par le Comité de Pilotage pour un investissement global de 36 milliards de FCFA prévus et 5,6 milliards de FCFA de primes octroyées dont 832 millions déjà décaissés. L’impact global est illustré par un effet multiplicateur des primes de mise à niveau qui est 6,5 fois sur l’incitation des entreprises à l’investissement. Le secteur de l’industrie agro-alimentaire et celui du BTP ont été les plus dynamiques dans le processus de mise à niveau avec un poids respectif de 24% et de 13% du portefeuille d’entreprises éligibles. Le BTP est égalé par le secteur des services rendus aux entreprises (13%). Il est suivi par l‘industrie chimique (9%) et le secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration (9%). Des efforts sérieux devront être fait par le secteur des technologies de l’information et de la communication (7%), l’industrie mécanique et électrique (7%), l’industrie textile et habilement (4%) et le secteur des transports et manutention (3%).
En termes de potentiel économique, le portefeuille d’entreprises éligibles au BMN représente un cumul de chiffre d’affaires de 427 milliards de FCFA et 26 518 emplois dont 11 127 permanents. Le taux moyen d’exportation des entreprises éligibles est de 18% contre une moyenne de 5,04% pour l’ensemble du secteur formel du Sénégal et leur taux de valeur ajoutée de 17,29 % est supérieur à la moyenne nationale.
PERENISATION
Les résultats encourageants de la phase pilote du Bureau de Mise à Niveau des entreprises ont conduit les autorités sénégalaises à engager un processus de pérennisation avec pour objectif d’accompagner 200 entreprises du tissu productif national au cours des cinq prochaines années. La deuxième phase du Programme de Mise Niveau (2009-2013) devrait certainement permettre un meilleur ciblage de l’offre de services pour les PME et une extension du champ d’intervention à la restructuration, à l’environnement et l’efficacité énergétique.
Le cadre institutionnel a déjà connu, en ce sens, un changement important avec le décret n°2007-1489 du 11 décembre 2007 portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Bureau de Mise à Niveau (BMN). Le cadre stratégique des réformes engagées a été défini à l’issue d’un long processus qui a bénéficié du soutien des toutes les parties prenantes. Le Bureau de Mise à niveau est maintenant une structure administrative, doté d’une autonomie de gestion, et placé sous la tutelle du Ministère chargé de l’Industrie.
Pour rappel, la mise à niveau est une des principales composantes de la Politique de Redéploiement Industriel (PRI). Elle offre aux entreprises qui s’y engagent un cadre propice d’amélioration des facteurs clés de compétitivité et constitue, de ce fait, un véritable pilier pour contribuer de manière significative à la réalisation de la Stratégie de Croissance Accélérée.
Lamine NDIAYE